Le déploiement du numérique dans les organisations de travail n’apporte pas que des améliorations des conditions des salariés. Selon la médecine du travail, les cas de surmenage et de fatigue des employés se sont fortement accrus avec la digitalisation des outils de travail et de communication dans l’entreprise.
En effet certains salariés peuvent être soumis à des envois de mail ou de SMS à des horaires indus. Même à la pause devant la machine à café ou au self pendant la pause déjeuner, la « sollicitation » numérique ne s’arrête pas vraiment. Il n’est pas rare de voir une personne sur son temps personnel prendre son smartphone pour continuer à répondre à des exigences professionnelles émanant de ses collègues ou de ses clients.
Face à cette possible dérive, il existe maintenant une législation visant à améliorer les conditions de travail des salariés, mais qu’en est-il vraiment dans la pratique ?
Le droit à la déconnexion pour tous
Pour tempérer l’usage des outils numériques dans le monde professionnel, une loi appelée droit à la déconnexion a vu le jour le premier janvier 2017. Le texte a été rédigé dans le cadre de la loi travail El Khomri et vise toutes les entreprises dont l’effectif est supérieur à 50 personnes. Il s’adresse aussi essentiellement aux cadres et aux responsables.
Cette loi ne prévoit aucune pénalité financière pour les chefs d’entreprise ne respectant pas la loi mais demande le respect d’une charte morale afin de faire la distinction entre vie professionnelle et vie personnelle. En d’autres termes, elle invite les employeurs à stopper les envois de mails, de SMS, les coups de téléphone en dehors du temps de travail.
Être moins sollicité pour travailler mieux
De nombreuses entreprises promettent de respecter la loi. D’ailleurs certaines d’entre elles n’ont pas attendu le projet de loi pour aller dans ce sens. C’est le cas pour l’entreprise Volkswagen par exemple qui une fois hebdomadairement bannit l’envoi de mail pour ses employés.
Les conclusions sont claires. Les salariés sont mieux concentrés, plus performants et moins stressés. Moins de sollicitation semble aussi un critère de productivité.
Même si la loi prévoit un droit à la déconnexion, elle ne doit pas faire oublier l’imprégnation massive et constante des outils numériques dans l’organisation du travail moderne, ainsi que leur utilité.