Un certain nombre de rapports mettent en exergue l’influence que peuvent avoir les émotions des dirigeants sur les salariés. Les émotions véhiculées par les responsables de l’entreprise sont-elles à ce point particulières pour exercer un tel pouvoir sur une équipe de travail ?
Emotions des dirigeants : le leadership transformationnel
Le leadership transformationnel est une méthode de travail, défendue par de nombreux théoriciens, qui émet l’hypothèse selon laquelle les salariés d’une entreprise seront plus enclins à suivre une personne qui dispose d’une vision claire et convaincante, à même de les inspirer. Cette approche du travail favorise ainsi ce qu’on appelle des besoins intrinsèques de long terme, et répond moins à des demandes extrinsèques de court terme. Ainsi, le leadership transformationnel permet de développer la confiance mutuelle, améliorer l’autonomie décisionnelle des autres membres du groupe, et fixe des objectifs qui s’affirment sur le long terme.
Le leadership transformationnel impose à celui qui le pratique sur autrui d’être en capacité de maîtriser ses émotions, tout en étant capable d’afficher ouvertement des sentiments positifs et optimistes. Toutefois, l’emploi de cette méthode comme outil de gestion peut comporter certains écueils : ainsi, le dirigeant est potentiellement tenu de « créer » régulièrement les émotions qui lui servent, dans le but d’atteindre des objectifs précis. A terme, l’épuisement professionnel peut être constaté, par le biais notamment de ce que l’on peut appeler de la « dissonance émotionnelle ».
Une nouvelle compétence pour les managers
Actuellement, le management serait de moins en moins considéré comme un exercice de pure gestion et de rationalisation des rapports interpersonnels dans l’entreprise. En effet, de plus en plus de structures professionnelles s’intéressent à l’impact des émotions véhiculées par leur hiérarchie, dans le but d’étudier les performances de chaque individu au travail. Cette constatation est valable autant dans des situations où les dirigeants seraient « dynamiques et enthousiastes », que pour des situations ou ceux-ci se montreraient agressifs et négatifs avec leurs collaborateurs.
Face à cette situation, le succès d’une stratégie de leadership transformationnel repose sur l’authenticité des émotions véhiculées. De plus en plus de responsables tentent en effet trop souvent de dissimuler leurs émotions négatives, et peuvent être perçus à terme par leurs collaborateurs comme un dissimulateur ou un manipulateur. Il est donc capital que les dirigeants soient capables de réguler leurs émotions, qu’ils soient par ailleurs transformationnels ou charismatiques. Un véritable défi à relever, en somme.
Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous invitons à lire cet article du Centre Interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (PDF).