On évoque souvent le problème de l’absentéisme comme une source importante de pertes pour les entreprises. En réalité, la situation inverse, appelée le présentéisme, coûte jusqu’à deux fois plus cher !
Un phénomène hérité de la crise
Le concept de présentéisme est apparu durant les années 2000 aux Etats-Unis, pour désigner le comportement d’un employé visiblement présent à son poste de travail mais totalement démotivé. La productivité de ce type de salarié est généralement très faible, à cause de différents problèmes d’ordre privé ou professionnel.
En période de crise, un grand nombre de collaborateurs veulent montrer qu’ils sont très impliqués dans leur activité, quitte même à se s’investir au-delà du raisonnable. L’état d’épuisement physique et psychique ainsi provoqué entraîne ce que certains spécialistes appellent un « burn-in », qui pourra ensuite évoluer en « burn-out » avec les conséquences que l’on connait.
Les chiffres du présentéisme
En France, le taux d’absentéisme moyen avoisine les 4,5%. Certaines études, comme celle réalisée par le cabinet Midori Consulting, montrent que le taux de présentéisme est compris entre 6,5% et 9%, pour un coût effectif proche des 20 milliards d’euros par an.
Les entreprises doivent supporter ces coûts cachés intégralement, quand les coûts de l’absentéisme doivent être pris en charge collectivement. On constate une diminution considérable de la quantité et de la qualité du travail fourni dans les services ou les entreprises où le présentéisme fait rage.
Le secteur des services est particulièrement touché. On estime que le présentéisme y dépasse souvent les 10%.
Comment faire diminuer le présentéisme ?
Les sommes évoquées plus haut sont colossales et doivent conduire à une profonde réflexion de la part des entreprises. Il est nécessaire de pouvoir détecter, voire anticiper les cas de présentéisme dans les lieux où il se développe. Pour cela, la médecine du travail peut avoir un rôle-clé, en abordant frontalement ces questions devant les salariés.
La résolution de ces cas passe également par une régulation de la charge de travail plus efficace, qu’il s’agisse de la quantité de travail en elle-même ou de la charge émotionnelle des tâches fournies. Prendre le temps d'échanger avec ses collaborateurs, favoriser leur autonomie, sont des outils pour permettre à certains salariés de remettre du sens dans le travail qu’ils produisent. La mise en place de journée de télétravail pour les employés, surtout en Ile de France ou ceux qui ont beaucoup de contraintes notamment familiales, est aussi un levier permettant d'améliorer le bien-être au travail.