Derrière le mot “fonctionnaire” se sont historiquement cachés beaucoup de préjugés. L’image de la Fonction Publique n’a longtemps pas été des plus brillantes, et parfois même du point de vue de ceux qui en font partie ! C’est allé jusqu'à devenir une expression pour qualifier un(e) collègue un peu trop proche de son décompte horaire ! Ne serait-il pas temps de nous demander ce que la Fonction Publique met en place pour lutter contre ces préjugés ?
Idée reçue n°1 : "La Fonction Publique c'est le minimum syndical : à 16h, plus personne dans les bureaux !"
En réalité, on a tendance à confondre les plages horaires d’ouverture au public avec la durée réelle du travail des fonctionnaires. En effet, si les services ne sont plus accessibles à partir d’une certaine heure, cela ne signifie pas que les agents ne sont plus en présence, bien au contraire. D'autant que s’ils partent à 16h, c'est qu'ils sont sûrement arrivés à 7h...
Idée reçue n°2 : "Ah non Monsieur, ça c'est pas moi, c'est mon/ma collègue !"
On soupçonne généralement un cloisonnement des tâches et un fonctionnement pyramidal et bureaucratique, faisant que rien n’est jamais du ressort de personne. En réalité, la Fonction Publique a aujourd’hui une réelle volonté de se moderniser et d’encourager la polyvalence des services. Pour exemple, le programme Action Publique 2022 prévoit de revoir les pratiques internes via des outils tels que le Design Public dans un objectif de modernisation et de l’amélioration de la qualité de service auprès des usagers.
Idée reçue n°3 : "Ils sont tranquilles, ils ont toujours deux ou trois collègues en plus pour faire leur travail"
Là encore, c’est de moins en moins vrai. On constate que la tendance dans le public n’est pas à la création de postes ni au remplacement des agents sortants. Ce phénomène a aujourd’hui deux conséquences directes qui modifient grandement cette idée reçue :
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- La charge de travail est grandissante : En effet, les agents de la Fonction Publique sont bien occupés (bon pour la plupart…) ! Lorsqu’un poste n’est pas remplacé, la charge de travail est répartie entre les collègues en présence, tout simplement.
- Le nombre de contractuels est de plus en plus important : Pour palier, quand c’est possible, aux départs d’agents de la Fonction Publique et à l’augmentation de la charge de travail induite, beaucoup d’agents sont en réalité sous contrat et ne bénéficient donc pas de la sécurité de l’emploi.
Idée reçue n°4 : "C’est une grosse machine qui ne bouge pas, c’est toujours à l’usager de s’adapter".
La dynamique dans le public aujourd’hui est clairement à la remise en question. C’est d’ailleurs en partie l’objet de la Loi ESSOC, basée sur la volonté de l’Administration de restaurer la confiance avec ses usagers en leur facilitant l’accès aux démarches par un parcours usager repensé et facilitant. C’est d’ailleurs la Fonction Publique qui propose d’inverser la vapeur en s’adaptant directement à l’usager par la mise en oeuvre de la présomption de bonne foi de ce dernier.
En résumé, le secteur Public est clairement dans une dynamique de modernisation et de transition pour s’adapter aux enjeux actuels. Consciente de l’image qu’elle a dégagé pendant de nombreuses années, la volonté aujourd’hui est clairement de faire changer le grand public d’avis et ce par la preuve en faisant expérimenter, à terme, une nouvelle Administration à ses usagers.