Bien que les démarches éthiques ne revêtent aujourd’hui encore qu’une portée symbolique dans le monde de l’entreprise, il faut tout de même signaler leur extrême influence dans la hiérarchie verticale. L‘ouvrage La formalisation de l’éthique en entreprise, un état des lieux de S. Mercier résume bien ce constat. Ainsi, l’éthique des managers exercer un pouvoir certain sur l’organisation et contribue à influencer les comportements au travail.
L’éthique en entreprise : une démarche essentiellement symbolique
Malgré l’engouement observé dans le monde de l’entreprise pour l’éthique, il s’avère que celle-ci est associée prioritairement à des fonctions plus symboliques qu’à des actions concrètes. En effet, plusieurs études démontrent que les dirigeants d’entreprise sont encore peu nombreux à se préoccuper d’évaluer l’efficacité et l’influence de l’éthique sur les comportements.
Il apparaît cependant que l’éthique dans les pratiques managériales est susceptible d’influencer les comportements au travail, et donc les performances organisationnelles. Ainsi, la dimension informelle de l’éthique organisationnelle a un impact sur le comportement des salariés, ainsi que sur les différents interlocuteurs de l’entreprise.
L’apport du courant de recherche sur la “justice procédurale”
Le courant théorique sur la “justice procédurale” est un champ de recherche à la croisée entre les domaines du droit et de la psychologie sociale. Il permet ainsi de mettre en relief les effets d’une politique éthique managériale sur des attitudes individuelles au travail. La justice procédurale appliquée à des problématiques managériales s’intéresse davantage aux procédures qui aboutissent à la prise de décision, plutôt qu’au résultat des décisions en tant que tel.
Indépendamment du contenu concret d’une décision, la justice procédurale qui transparaît dans un comportement éthique sera davantage acceptée par le collectif. Surtout si à termes, les processus ayant abouti à la prise de décision sont considérés comme impartiaux et accompagnés de garanties. Certaines recherches prouvent l’influence positive exercée par la justice procédurale. Plusieurs facteurs sont liés : la satisfaction au travail et à l’égard du supérieur, la confiance à l’égard de la direction, le rendement et les intentions de départ de l’entreprise.
La confiance est sans nul doute un vecteur fondamental pour juger des effets tangibles de la justice procédurale sur les comportements organisationnels. La confiance dans l’entreprise serait ainsi le résultat d’un comportement juste, éthique et qui serait respectueux de tous.
