Les français n’arrêtent pas de râler… Cette phrase paraît si évidente aux yeux de nombreux observateurs (étrangers ou non), qu’il paraîtrait presque superflu de faire une étude là-dessus !
C’est pourtant ce qu’a fait Willis Towers Watson. En mars 2016, ce grand cabinet de conseil a publié les résultats d’une grande enquête intitulée « Les Français au travail : évolution ou révolution ? ».
Pendant 8 ans, ils ont posé une quarantaine de questions à pas moins d’un million de salariés dans des centaines d’entreprises en France, puis ont comparé les résultats avec les autres pays européens.
Le résultat est sans appel : Les français sont les champions d’Europe de la critique et de la râlerie.
En 2015, ils n’étaient que 35 % à penser que la situation de leur entreprise allait s’améliorer (contre 43 % au niveau du continent). Ils sont également moins nombreux à avoir confiance dans les décisions prises par leur direction générale.
Concernant la Qualité de Vie au Travail, ils considèrent qu’ils ont moins d’autonomie et moins de possibilité épanouissement personnel et professionnel dans leur entreprise que leurs collègues de l’Union Européenne.
Même constat, sur leur rémunération ou leurs avantages sociaux qu’ils jugent moins bons que ceux du marché.
Voici une phrase de salarié français prononcée durant l’étude :
« Nos dirigeants peuvent être comparés au Mur des Lamentations ! Nous pouvons tout leur dire, mais pas grand-chose sera pris en compte. » : le problème soulevé est clairement celui d’un leadership sourd à leurs attentes.
Pourtant, s’ils aiment râler, les français reconnaissent volontiers que leur situation s’est améliorée depuis quelques années. Ils déclarent par exemple qu’ils apprécient « la richesse de [leur] métier, l’absence totale d’ennui, l’autonomie dont [ils] bénéficie[nt] soutenue par [leur] manager, les perspectives d’évolution. ». Ou encore : « On voit plus de souplesse dans le management, plus de délégation et de responsabilité, moins de frayeurs et d’affolements»
Car si l’on prend les chiffres dans leur ensemble, on se rend compte que, si les français sont toujours plus râleurs que leurs voisins, ils le sont de moins en moins dans l’absolu. La confiance dans les décisions de la direction générale a ainsi bondi de 3 points entre 2014 et 2015.
Quant aux critères d’évaluation professionnelle définis par Willis Towers Watson (Diversité et RSE, Manager direct, Objectifs et Performance, Engagement, Orientation Client, Mon travail, Leadership et Communication, Rémunération globale, Autonomie, Carrière et Développement et Efficacité Opérationnelle), on constate une amélioration nettement positive en France entre 2008 et 2015.
De quoi redonner le sourire, qu’en pensez-vous ?